Musée Rodin - VOX

Un Lieu, un Artiste : Le Musée Rodin

Aujourd’hui dans la rubrique « Un lieu, un artiste », VOX Humanitatis vous emmène à la découverte de l’ancien hôtel particulier Peyrenc de Moras, connu aujourd’hui comme le célèbre Musée Rodin, dans le  7e arrondissement de Paris.

Hôtel Particulier et Passion Dévorante

Ce fleuron du patrimoine français est situé dans un lieu choisi par l’artiste français Auguste Rodin (1840-1917). Chaque année, pas moins de 700 000 visiteurs viennent voir l’inestimable héritage du sculpteur. Toutefois, de 2012 à 2015, le musée ferme ses portes dans le cadre d’une restauration. Et pas des moindres ! Le coût de la rénovation s’élève à 16,5 millions d’euros. Au-delà du musée, ce lieu majestueux sert d’écrin aux défilés Haute-Couture de la Maison Dior depuis de nombreuses années.

Une Bâtisse aux Multiples Facettes

Cet ancien hôtel particulier de type rocaille (style artistique et décoratif du début du 18ème siècle en France) est construit en 1728 sur demande de Abraham Peyrenc (financier et marquis de Moras). Les travaux sont alors menés par l’architecte Jean Aubert. Cependant, Abraham décède avant la fin des travaux et laisse l’hôtel en héritage à son épouse. D’abord nommé « Hôtel du Maine » puis « Hôtel de Biron », la bâtisse devient rapidement propriété de la Société du Sacré-Cœur de Jésus. L’Hôtel est alors une véritable intuition pour l’éducation des jeunes filles, des aristos’ et bourgeois de la capitale. Seulement, en 1905, l’hôtel est nationalisé. Dès lors, l’Etat divise la propriété en petits appartements pour héberger des artistes, dont notre ami Auguste Rodin. Malheureusement, pour l’heure, le domaine est dans un état, disons, discutable. Coup de chance, les murs tiennent encore ! Rodin aime ce lieu plus que tout. Alors en 1908, il lègue le droit moral et inaliénable de l’intégralité de ses œuvres à l’Etat. En échange, il demande à ce que l’hôtel devienne le « Musée Rodin ».

Les Passions de Rodins

Considéré comme l’un des pères de la sculpture moderne, Rodin réalisa environs 7000 sculptures, 10 000 dessins et 10 000 photographies au cours de sa carrière. Ainsi, on ne peut le présenter sans parler de ses œuvres emblématiques. On pense notamment à Le Penseur, La Porte de l’Enfer, Le Baiser, Les Bourgeois de Calais, l’Homme qui marche ou le Monument à Balzac. Il est fasciné par le corps humain. Il cherche notamment à illustrer les thèmes de la sensualité, l’érotisme et de la douleur. Et si l’on veut évoquer le thème de la « passion », on ne manquera pas de mentionner son amour des femmes. D’une femme surtout : Camille Claudel. Une élève audacieuse au destin tragique (En effet, Camille a été internée dans un asile psychiatrique pendant près de trente ans. Elle y est décédée, oubliée du public et de sa famille). Elle a alors vingt-quatre ans et devient le modèle, la muse et l’amante de Rodin. Leur histoire d’amour passionnée et dramatique laisse ses traces dans leurs œuvres respectives.

Cependant, notre cher Auguste n’est pas pressé de se marier. Ainsi, à 77 ans il se marie enfin avec sa compagne de toujours et la mère de son fils, Rose Beuret.

Ce Que Vous Ne Savez Pas Encore

  1. Au cours de la rénovation de l’hôtel entre 2012 et 2015, une couleur de peinture est créée spécialement pour l’hôtel, le « Biron Gray » par le coloriste Farrow and Ball.
  2. Auguste Rodin échoue à trois reprises à l’épreuve de sculpture de l’école des Beaux-Arts, son style n’étant pas considéré comme conforme.
  3. Un rapport de police apporte des renseignements sur le premier propriétaire de l’hôtel particulier : « Venu très tôt à Paris, Abraham fut garçon frater (élève chirurgien ou barbier) et se fit engager par un riche bourgeois François-Marie Fargès. Celui-ci avait une fille, Anne-Marie, âgée de seize ans. Abraham entreprit alors de la séduire, et peu après lui fit un enfant. Ce qui força le père à lui donner sa fille richement dotée. Il devint millionnaire à 26 ans. Il acheta alors à la duchesse de Brancas la terre de Moras et se fit appeler Peyrenc de Moras. Comblé d’honneurs et de titres, il fit l’achat de terrains près de l’hôtel des Invalides. Il se fit construire en 1728 une vaste demeure entourée d’un grand jardin. »
  4. Un autre rapport de police nous donne quelques indications sur le maréchal de Biron, second propriétaire des lieux, qui n’était pas ce que l’on peut appeler un modèle de vertu : « Il a défendu à la Dennerville de lui amener à l’avenir des filles à son hôtel, parce qu’il craignait que madame la duchesse s’en aperçut. Il lui a ordonné de louer une maison en son nom à elle d’environ 600 livres de loyer annuel et lui donnerait 20 louis d’honoraires par mois afin qu’il puisse s’y transporter une ou deux fois par semaine pour y prendre ses plaisirs (….) La Dennerville a conduit depuis huit jours à monsieur le maréchal de Biron, deux jolies filles :la demoiselle Lenoir et mademoiselle Testar dite Angélique, dont la plus vieille n’a pas dix-sept ans. Ce seigneur les a trouvées trop âgées ; il exige de cette dame qu’elle lui « déterre des pucelles de quatorze ou quinze ans. »

Et voilà, vous connaissez à présent l’histoire du Musée Rodin, ce lieu emblématique, ses propriétaires et leurs vies pour le moins singulières.

 

 

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Rédaction : Élise

Relecture et édition : Zoé Allemand

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