Deux troubadours. Miniature tirée du codex des Cantigas de Santa Maria, vers 1280 - VOX

Les troubadours : artistes médiévaux

Aujourd’hui, VOX va vous présenter l’origine des troubadours. Avant tout, rappelons ce qu’est un troubadour. Le troubadour est un poète, compositeur et musicien médiéval qui interpréte ou fait interpréter ses œuvres poétiques par des jongleurs ou ménestrels (musiciens). Au Moyen Âge, le jongleur propose des numéros de jonglerie, mais il peut également chanter ou jouer de la musique. En effet, c’est au XIe siècle que débute un grand mouvement littéraire et musical appelé le « temps des troubadours ».

Les Troubadours Nés en Gascogne

Les premiers pas des troubadours s’effectuent au XIe. C’est en Gascogne, dans le sud-ouest du royaume des Francs, qu’ils apparaissent en premier lieu. Ainsi, dans le sud de la France, les troubadours composaient et chantaient des poèmes en langue d’oc, une langue romane parlée dans cette région.

Troubadour - La musique à Saint-Orens d'auch - VOX
Troubadour – La musique à Saint-Orens d’Auch (Gers)

Effectivement, les troubadours gascons sont une petite dizaine à participer à la première vague de production troubadouresque.Les troubadours centrent souvent leurs poésies sur l’amour courtois, ou fin’amor. La fin’amor est la façon qu’un chevalier a d’aimer une dame de haut rang avec courtoisie, respect et honnêteté, l’objet du désir étant inaccessible. Toutefois, on retrouve dans leurs poèmes des critiques sociales et politiques. Cela continue jusqu’au XIIIe siècle.

Et Dans le Nord du Royaume ?

A partir du XIIe et jusqu’au XIIIe siècle, arrivent des troubadours dans le nord. Toutefois, ceux-ci ne portent pas ce nom. Concrètement, le « troubadour » est seulement le poète musicien du sud du royaume des Francs. Le nord du royaume utilise le terme « trouvère » qui, aussi, écrit des poèmes mais dans la langue d’oïl. C’est une nuance linguistique et géographique mais qui reste importante ! Les trouvères utilisent la langue d’oïl. Les trouvères abandonnent peu à peu le latin dans leurs compositions, et cette langue devient l’ancêtre du français moderne. Ceux-ci contribuent à écrire une poésie en ancien français et posent même les fondements d’une littérature française.

Adam de la Halle, trouvère de langue picarde actif au XIIIe siècle.Miniature du XVe siècle, extrait du folio XXX, BnF
Adam de la Halle, trouvère de langue picarde actif au XIIIe siècle. Miniature du XVe siècle, extrait du folio XXX, BnF

Le Succès des Troubadours

Ainsi, les textes des troubadours gascons connurent du succès, accompagnés de musiques plaisantes et rythmées. Pourtant, la musique des troubadours gascons, initialement, s’inscrit dans une histoire musicale régionale ancienne. Cette musique et ces poèmes étaient compris de tous et n’étaient pas réservés à de rares initiés. La vie sociale que reflète ces poèmes est compatible avec la guerre, les travaux dans les champs ou encore les offices religieux. Ainsi, le mouvement troubadour se répand sur différentes périodes dans tout le royaume de France, ainsi qu’en Angleterre, en Italie, en Espagne, au Portugal et en Hongrie.

Bernart de Ventadorn, troubadour médiéval occitan. Manuscrit de musique troubadour du XIIIe siècle.
Bernart de Ventadorn, troubadour médiéval occitan. Manuscrit de musique troubadour du XIIIe siècle.

Quelques Poèmes Conservés

En somme, certaines œuvres de troubadours sont parvenues jusqu’à nous. Notamment, le « chansonnier d’Urfé » ou « chansonnier La Vallière » qui est l’un des volumes les plus précieux et les plus prestigieux datant du XIVe siècle. Cet ouvrage possède aussi la particularité d’être de très grand format avec 148 feuillets en parchemin. Il contient environ 1100 textes de 124 auteurs différents, ce qui représente près de la moitié de la littérature des troubadours conservée aujourd’hui. En outre, on trouve aussi dans cet ouvrage la présence de 160 mélodies, ce qui est très rare. Généralement, les chansonniers des troubadours sont normalement dépourvus de notations musicales.

Chansonnier occitan, dit « d’Urfé » ou « La Vallière », manuscrit, XIVe s., fol. 114r, Bibliothèque nationale de France : ms. Fr. 22543, Rosalis
Chansonnier occitan, dit « d’Urfé » ou « La Vallière ». Manuscrit, XIVe s., fol. 114r, BNF

Dans le cas où vous souhaitez en apprendre plus, et voir plus d’image, sur le chansonnier d’Urfé cliquez ici. Une description plus détaillée est réalisée par Camilla Talfani, chercheuse en science du language, qui a réalisée sa thèse sur le chansonnier d’Urfé. 

 

Cet article vous a plu ? Alors, venez découvrir nos autres articles

juste ici !

 

Vous verrez, VOX a encore de belles histoires à raconter sur notre beau patrimoine français 

Share the Post:

En lire plus...

Vous voulez vous engager ?

Veuillez activer JavaScript dans votre navigateur pour remplir ce formulaire.
IDENTITÉ